Il s’agissait d’une session d’une demi-journée, incluse dans une semaine de rencontres pour les directeurs de programmes nationaux sur les maladies non transmissibles (MNT) des 24 Etats Membres francophones de la région africaine de l’OMS.
Cette consultation, en lien direct avec la résolution sur les soins palliatifs adoptée lors de la 67èmeAssemblée Mondiale de la Santé, avait deux objectifs principaux : sensibiliser les directeurs de programmes MNT aux principes et au champ d’application des soins palliatifs, et recueillir les commentaires des participants au sujet du Manuel pour les Programmes de Soins Palliatifs en cours d’élaboration.
Ce Manuel fait partie d’un ensemble d’outils que le siège de l’OMS a mis au point en 2015, avec la participation du groupe consultatif d’experts OMS sur les soins palliatifs et de longue durée. Son but est d’apporter un soutien pratique aux Etats Membres lors de la planification et la mise en œuvre de services de soins palliatifs, en mettant l’accent sur les soins primaires et les soins à domicile.
Le Dr Marie-Charlotte Bouësseau, conseillère au département Prestation de Services et Sécurité de l’OMS revient sur la consultation : « Ce qui importe le plus, c’est que le Manuel pour les Programmes demeure pertinent et approprié dans des contextes nationaux variés, avec des systèmes de santé différents. C’est pourquoi nous voulions qu’il soit relu par les représentants des Ministères de la Santé et des Bureaux OMS de la région. »
Avant de discuter du Manuel, les représentants du Sénégal, du Cameroun et du Niger ont exposé les principaux obstacles, les défis et les actions prioritaires pour le développement des soins palliatifs dans leurs pays. « En raison de la transition épidémiologique, les MNT sont responsables d’un grand nombre de décès prématurés dans la région » souligne le Pr.Jean-Marie Dangou, conseiller MNT au bureau régional Afrique de l’OMS.
« Elles entraînent également des souffrances physiques, psychologiques et spirituelles. Il est donc important d’inclure les soins palliatifs dans les programmes MNT, car les personnes désirent plus d’équité, ainsi que le respect de leurs droits fondamentaux et de leur dignité. »
Ainsi, la première étape pour le renforcement des soins palliatifs est d’aborder la question de ladisponibilité des opioïdes dans les pays africains francophones. « Il y a un ensemble de barrières qui empêchent l’utilisation des opioïdes dans la plupart des pays de la région » explique Diederik Lohman, directeur adjoint à la division Santé et droits humains chez Human Rights Watch.
« Un manque de formation des prestataires de soins de santé. Un manque de disponibilité des opioïdes oraux, même dans les grands hôpitaux ; et des règlementations restrictives qui compliquent leur utilisation, comme la limitation du nombre de jours d’une ordonnance… Il faut s’attaquer à ces obstacles simultanément, afin de permettre l’accès aux soins palliatifs et au traitement de la douleur. »
De nouvelles réunions sont prévues dans d’autres régions OMS (Méditerranée orientale, Asie du Sud-Est, Pacifique occidental) durant les prochains mois, avec un même ordre du jour : sensibiliser et impliquer les acteurs-clés dans la dynamique de la résolution OMS sur les soins palliatifs.
Dr Sébastien Moine est médecin généraliste et doctorant en santé publique, Laboratoire Educations et Pratiques de Santé, EA 3412, Université Paris 13. Il est membre du conseil scientifique de la Société française d’accompagnement et de soins palliatifs (SFAP) .
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