Le cadre d’action :
À l’heure actuelle, c’est l’équipe traitante (soins primaires ou traitement de maladies chroniques) qui est responsable d’amorcer les soins palliatifs et d’effectuer les aiguillages vers des services plus spécialisés au besoin. Le document de travail explore ainsi deux modèles d’intégration de l’approche palliative dans les soins aux patients. Le premier modèle favorise la collaboration : l’équipe traitante continue de gérer la maladie et les traitements, tandis qu’une équipe de soins palliatifs se charge du traitement des symptômes, de la planification préalable des soins et de l’aide aux décisions. Quant au deuxième modèle, il mise plutôt sur l’intégration : l’équipe traitante intègre les soins palliatifs à sa pratique et fait appel à une équipe spécialisée en soins palliatifs au besoin.
Les deux modèles présentent le potentiel de normaliser la planification des soins palliatifs, d’améliorer les soins et la satisfaction des patients, et de réduire le recours à d’inutiles services coûteux. En effet, il a été démontré que le premier modèle (collaboration) améliore les choix individuels et la coordination des soins, en plus de faciliter la transition d’un service à l’autre (Myers et coll. 2004). Quant à l’approche d’intégration, elle s’est révélée efficace dans certaines régions : elle n’a pas semblé submerger les services, et les patients ont dit la trouver acceptable (Cochrane et coll. 2008). Elle présenterait aussi un meilleur rapport coût-efficacité parce qu’elle nécessite moins de praticiens et qu’elle prône la pleine intégration des soins palliatifs dans la gestion des maladies chroniques.
Des défis entourent toutefois les deux approches : le premier modèle peut créer de la confusion étant donné le nombre de praticiens chargés des soins aux patients et familles, et entraîner des problèmes de capacité au sein des équipes de soins palliatifs qui manquent déjà de ressources, tandis que, avec le deuxième, la « place » des soins palliatifs dans la prestation des soins des maladies chroniques n’est pas clairement définie, et il n’existe pas de normes nationales pour guider la pratique. Alors que, au Canada, on adopte progressivement l’approche palliative plus tôt dans la trajectoire des maladies chroniques graves, il sera important d’utiliser les leçons tirées ailleurs pour comprendre comment surmonter ces défis et les autres obstacles nuisant à l’intégration des soins palliatifs.
Les domaines à exploiter :
L’intégration efficace de l’approche palliative dans la gestion des maladies chroniques graves nécessitera l’appui de politiques adéquates :
- établir une politique nationale afin d’améliorer considérablement la qualité, l’uniformité et l’accessibilité des soins palliatifs;
- examiner et évaluer de nouveaux modèles de soins intégrés, et mettre en œuvre les modèles efficaces dans la pratique;
- élargir les normes d’accréditation dans tout le réseau de la santé, en mettant l’accent sur des domaines tels que la gestion des symptômes et la planification préalable des soins;
- mieux former les praticiens et offrir la formation requise pour pratiquer selon les divers modèles d’intégration de l’approche palliative dans la gestion des maladies chroniques graves.
On peut accéder à la version intégrale du document de travail ainsi qu’à un glossaire à l’adresse http://www.integrationdessoinspalliatifs.ca
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