Elle nous avait fait part de ses dernières volontés quelques jours auparavant et avait demandé à ce que son mari Serge, sa meilleure amie Manon et moi soyons présents lorsqu’elle vivrait ses dernières heures. J’avais encore une fois pris congé du travail et j’avais recommencé à dormir dans sa chambre. La médication avait été augmentée, rendant Maman plus confuse que d’ordinaire, mais ses douleurs, bien que pas totalement soulagées, étaient un peu plus tolérables. Afin d’éviter qu’elle se lève pour aller à la salle de bain, le personnel lui avait fait installer une sonde.
Elle n’était plus gavée et ne consommait plus d’aliments, il ne lui restait plus que le sérum pour la maintenir en vie et cela ne durerait que quelques jours, «probablement moins d’une semaine» m’avait dit le médecin.
La veille de son décès, Serge et moi étions sortis prendre un café au salon des visiteurs, le temps que la préposée aux bénéficiaires fasse sa toilette et lave ses cheveux. Lorsque nous étions revenus à la chambre, Maman portait un beau pyjama propre et la préposée était en train de peigner ses cheveux. Mon cœur avait fait trois tours: «T’es belle, Maman!», m’étais-je exclamée en la voyant. Son mari l’avait également complimentée. Elle nous avait répondu par le plus beau des sourires et des yeux brillants.
Plus tard en soirée, un peu plus jasante, elle nous avait sorti quelques perles telles que: «Je prendrais ça avec du sel pis du poivre!» ou «As-tu des sous dans ton porte-monnaie? J’aimerais aller danser!». Maman était pleine d’autodérision et riait elle-même de sa propre confusion due à la médication. Cela nous avait grandement aidés à dédramatiser la situation. Plutôt que de nous attrister de son état, nous avions accueilli sa bonne humeur et nous avions ri avec elle.
Nous avions devant nous une guerrière qui avait accepté son destin et allait accueillir la mort comme une libération. Elle était sereine. Elle rayonnait.
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