Le 23e Congrès international de soins palliatifs de McGill se tiendra du 18 au 20 octobre au Palais des Congrès de Montréal, au Québec, deux ans après l’annulation du congrès de 2020 en raison de la pandémie de Covid-19. Il s’agit d’un retour opportun et bienvenu à un événement de longue date et apprécié par les cliniciens et défenseurs des soins palliatifs du monde entier.
J’ai demandé au Dr Bernard Lapointe, ancien président et actuel coprésident du congrès international, de me parler d’un moment du congrès qui en a saisi le contenu et l’esprit uniques. Il a mentionné la présentation du congrès 2018 par des étudiants de l’Institut de tourisme et d’hôtellerie du Québec et des chefs de La Maison de Gardanne, une résidence de soins palliatifs dans le sud de la France, qui ont collaboré pour développer une série de recettes et d’adaptations pour préserver le plaisir de manger à travers les traitements et la progression des maladies graves. Le Dr Lapointe a rappelé avec enthousiasme l’exemple innovant de l’utilisation d’une mousse, une technique de préparation des aliments issue de la gastronomie moléculaire, pour capturer le goût essentiel d’un aliment apprécié d’un patient atteint d’une maladie du motoneurone en phase terminale et incapable d’avaler. Cela m’a rappelé les nombreuses façons dont nous sommes nourris en tant qu’êtres humains, bien que ce à quoi j’ai pensé contienne des calories.
Les soins palliatifs, dans leur principe et leur pratique, partent de l’idée radicale que les personnes touchées par une maladie grave peuvent connaître la guérison tout au long de leur parcours et jusqu’à la fin de leur vie. Les compétences que les cliniciens en soins palliatifs (tous les membres de l’équipe interdisciplinaire) utilisent pour gérer les symptômes difficiles et promouvoir la communication sont au service de cette idée. En conséquence, nous sommes témoins de bien plus que de la souffrance; notamment de la création d’un sens face à une crise existentielle, de la reconstruction et de l’entretien des relations, et même de la joie de vivre.
Le Congrès international de McGill sur les soins palliatifs, fondé par Balfour Mount et organisé à Montréal tous les deux ans depuis 1976, est devenu une rencontre internationale très appréciée pour l’accent qu’il met sur les joies de la vie et l’attention humaniste qu’il porte au travail de soins des personnes gravement malades et mourantes. Il reflète l’engagement de Cicely Saunders envers l’idée que la valeur de la connaissance n’est réalisée que lorsqu’elle est partagée, ainsi que la vision de Balfour Mount pour les soins humanistes et holistiques. En effet, le congrès est connu pour son mélange unique de recherche clinique, d’interprofessionnalisme, de sciences sociales et d’arts, et pour son orientation vers l’amélioration de la qualité de vie de tous ceux qui sont touchés par une maladie grave; les patients comme les personnes qui les soignent.
Le Séminaire international sur les soins aux malades en phase terminale a accueilli 397 participants internationaux pendant trois jours en novembre en 1976, parmi lesquels des leaders clés du mouvement des soins palliatifs. En 2018, plus de 1600 délégués de plus de 65 pays ont assisté à 4 jours de programmation. La pandémie a forcé l’annulation en 2020. Plus de deux ans après le début d’une pandémie mondiale, le Congrès s’adapte à un nouveau monde d’une manière qui honore son histoire.
Cela comprend un programme qui met l’accent sur la réflexion par les arts, l’avancement scientifique et la collaboration par la présentation des plus récentes recherches internationales, la maîtrise clinique et l’engagement communautaire. Avec des forums pour les infirmières, les pharmaciens, les spécialistes des soins palliatifs pédiatriques et les chercheurs, le programme du congrès tient compte des multiples dimensions de notre travail, analogues aux multiples dimensions de la souffrance à laquelle nous assistons quotidiennement.
Le Congrès international de soins palliatifs de McGill 2022 réunira environ 700 délégués en personne et autant de participants en virtuel. Dans une époque incertaine caractérisée par des variantes émergentes, des inégalités en matière de vaccins, des restrictions de voyage et des conflits géopolitiques, le comité exécutif du congrès a estimé qu’un tel format hybride répondrait le mieux aux besoins existants et en évolution tout en continuant à favoriser la collaboration internationale ainsi que le ressourcement et la guérison collectifs.
Ce ressourcement et cette guérison n’ont jamais été aussi importants. De même que les patients tirent un sens des relations importantes de leur vie, les cliniciens et les activistes puisent dans leurs relations professionnelles pour donner un sens à leur travail. Dans le sillage de la perte extraordinaire de ces deux dernières années (de collègues, d’amis, de membres de la famille et de patients) le Congrès offrira des occasions de nourrir ces relations, de faire son deuil, de traverser ce deuil vers la guérison et de regarder ensemble vers l’avenir.
Dans son recueil de poèmes Les îles d’or, Frédéric Mistral écrit : « Les arbres aux racines profondes sont ceux qui montent haut ». Le Congrès international de McGill sur les soins palliatifs sera un lieu où l’on pourra renforcer et approfondir les racines du domaine et de ses praticiens. Ensemble, nous deviendrons grands pour le bien de ceux qui ont besoin de nous. Nous nous réjouissons de vous voir en octobre.
Veuillez vous inscrire à la liste de diffusion du Congrès ici : bit.ly/3Jf7IAd
Justin J Sanders, titulaire de la chaire Kappy et Eric M. Flanders de soins palliatifs, Université McGill.
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