En avez-vous parlé? 55 % des Canadiens n’en ont rien fait

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 Le sondage fournit également les raisons pour lesquelles les Canadiens procrastinent en ce qui concerne cette importante question[1].

« Il semble que, même si les Canadiens disent comprendre qu’il est important de parler de leurs préférences en ce qui a trait à leurs soins de fin de vie pendant qu’ils sont encore en santé, ils ne manquent toutefois pas d’excuses pour expliquer pourquoi ils n’en font rien », d’affirmer Louise Hanvey, gestionnaire du projet « La planification préalable des soins au Canada ».

Pour 39 % des gens, un sujet trop lugubre

Selon l’enquête, la peur de la mort est une des principales raisons qui empêchent les Canadiens d’amorcer la discussion. Les autres raisons comprennent ne pas vouloir bouleverser leurs proches ou trouver le sujet trop lugubre.

La planification préalable des soins est une démarche de communication de nos volontés entourant les soins de fin de vie, qui comprend aussi la désignation d’un mandataire qui pourra parler en notre nom si on en devient incapable. Or, dans le cadre de sa campagne « Parlons-en », le projet sur la planification préalable des soins a conçu de nombreux outils et ressources pour aider les gens à amorcer la discussion, y compris des manuels, des vidéos et des cartes de poche.

L’enquête Harris/Décima a en outre révélé que les Canadiens qui ont préparé leur plan préalable de soins sont plus engagés en matière de santé — 90 % ont un médecin de famille ou sont suivis régulièrement dans le même établissement de santé. Des études antérieures avaient aussi indiqué que les patients qui discutent de leur fin de vie ont de bien meilleures chances d’être satisfaits de leurs soins, nécessitent moins d’interventions inutilement ambitieuses en fin de vie, et sont un moindre fardeau pour leurs aidants[2] [3].

Par ailleurs, les résultats du sondage indiquent que la grande majorité des Canadiens aimeraient que leurs prestataires de soins leur fournissent de l’information sur la planification préalable des soins, mais les recherches ont révélé de nombreux obstacles à de telles discussions.

La campagne « Parlons-en » a élaboré une trousse d’outils pour aider les prestataires de soins à amorcer la discussion avec les patients et familles, dont une fiche intitulée « Il suffit de demander ».

Mme Hanvey fait remarquer que les professionnels de la santé pourraient s’efforcer davantage à parler de volontés avec leurs patients, bien qu’il revienne aussi aux gens de prendre leur avenir en main. « Il est clair que les Canadiens comprennent qu’il importe d’avoir ces conversations, ajoute-t-elle, mais il est temps de mettre fin aux excuses et d’amorcer le dialogue. Il est temps de se faire entendre. »


[1] L’enquête quantitative intitulée « What Canadians Say » de « Aller de l’avant » a été menée en ligne auprès de 2 976 Canadiens d’âge adulte. Le sondage a été réalisé pour l’Association canadienne de soins palliatifs au moyen d’un cyberpanel exclusif à Harris/Décima qui exclut toute marge d’erreur. Les données ont été pondérées en fonction du recensement de 2011 afin de bien refléter la population en général.

[2] Wright, A.A. et coll., Associations between end-of-life discussions,health care expenditures. Journal of the American Medical Association; 2008, 300 (14) 1665-1673.

[3] Heyland, D.K., Allan, D.E., Rocker, G., Dodek, P., Pichoa, D., Gafni, A., Discussing prognosis with patients and their families near the end of life: Impact on satisfaction with end-of-life careOpen Medicine; 2009, 3(2: 71-80).

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