Cela faisait déjà quelques années que je n’avais pas frappé à cette porte de l’unité des soins palliatifs, au 16e étage. En vérifiant le nom sur le dossier, je me suis rappelé avoir vu ce patient dans le passé, mais sur un autre étage.
Je suis entrée dans la chambre. « Je suis de retour, a-t-il chuchoté. Viendriez-vous vous asseoir près de moi? »
« Mais bien sûr, aussi longtemps que vous le voudrez. »
Les nouvelles n’étaient pas bonnes. Il m’a expliqué qu’il lui restait seulement quatre semaines.
Une vie allait prendre fin, une vie qui avait touché la mienne. Je me souviens avoir pensé « pourquoi faut-il que les choses soient ainsi? ».
Je me suis souvenue que cet homme m’avait déjà parlé de ses volontés et de sa philosophie de vie, et j’ai essayé d’y voir là une source de réconfort.
Il m’a ensuite confié que sa mère n’était pas au courant de son diagnostic. Il ne savait pas s’il devait lui en faire l’annonce — les mères savent bien des choses sans qu’on leur dise, peut-être le savait-elle déjà sans avoir entendu les mots de la bouche de son fils?
« Que devrais-je faire? », m’a-t-il demandé. J’ai été touchée et honorée qu’il ait pensé à moi pour le conseiller, même si je doutais pouvoir lui fournir les bonnes réponses. Il m’a expliqué qu’il souhaitait protéger sa mère, mais qu’il voulait aussi lui donner l’occasion de faire ses adieux.
Nous avons donc décidé de parler ensemble à sa mère.
Plus tard, sa mère et moi avons échangé quelques mots dans le salon des visiteurs. La dame éprouvait un grand chagrin. En tant que bénévole, j’avais souvent accompagné des gens dans cette pièce. C’était toujours difficile.
Les jours ont passé, et l’homme s’est lentement affaibli; j’ai passé beaucoup de temps à son chevet, à lui tenir la main en silence.
Un jour, à la veille de mon congé du jeudi, je suis allée lui dire au revoir. Il m’a remerciée. J’ai voulu lui dire que c’était un privilège pour moi de faire partie de sa dernière traversée, mais je n’ai pas trouvé les mots.
Lorsque je suis revenue le vendredi, sa mère m’a annoncé qu’il s’était éteint quelques heures plus tôt. Elle m’a demandé si je voulais voir son fils une dernière fois. J’ai regardé l’homme en pensant à tout le respect et l’admiration que j’éprouvais pour lui.
Cette famille m’a inspirée. Ces gens m’ont fait un cadeau — de vouloir continuer mon travail de bénévole, et de vouloir le faire bien.
Ursula Payne, Benevole
Pour plus d’informations sur la la Semaine de l’action bénévole, s’il vous plaît visitez www.benevoles.ca.
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