Elle raconte que les enfants, qui viennent de partout au Québec, présentent des conditions dégénératives graves et sérieuses, qui nécessitent des soins complexes et variés.
Pour Véronique, il va de soi que le Phare offre aux enfants un confort et une atmosphère que les hôpitaux ne peuvent leur fournir. En revanche, le niveau de responsabilités est tout aussi élevé en raison de la diversité des profils médicaux de chaque enfant. C’est aux infirmières, en collaboration avec les médecins, que revient la tâche de dresser les protocoles de soins et de s’assurer que la surveillance médicale des moussaillons est adéquate et adaptée à leurs besoins.
Véronique explique qu’elle se charge notamment des traitements d’inhalothérapie, de dialyse péritonéale, des changements de pansements, de la surveillance des glycémies, de la préparation des gavages pour les enfants dont l’alimentation exclut les solides et des manœuvres de clapping pour ceux dont le réflexe de toux est déficient.
Le travail d’infirmière au Phare exige sérieux, concentration, attention, mais aussi beaucoup d’amour. Ce qui était frappant dans les gestes de Véronique ce matin-là, c’était la grandeur de la dimension personnelle et de la chaleur humaine dans ses interventions. Elle était là, assise par terre dans la chambre blanche, tenant dans le creux de son bras droit la minuscule Raoudha, six semaines, sa main gauche posée avec réconfort sur le genou de la maman, toute à l’écoute de ses craintes, de ses peurs et du récit de ses épreuves depuis la naissance de sa petite fille. Véronique se mouvait avec confiance et assurance à travers les tubes de gavage en berçant le bébé et en se faisant rassurante pour la maman. Et il y avait là ce que Véronique décrit elle-même comme un moment plus grand que l’adversité, un instant où elle reçoit beaucoup plus qu’elle ne donne et la raison d’être de son choix de travailler au Phare.
Et si Raoudha signifie le Jardin au paradis et bien, Véronique, elle, est sans contredit un des anges qui veillent sur lui.
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