Un accompagnement individuel spécifique pour les endeuillés suite à une mort traumatique

Et bien que spectaculaires, les progrès de la science n’y ont rien changé. La mort demeure inéluctable. L’événement n’est pas banal pour autant, loin de là. Le sens qu’on y donne a cependant évolué dans le temps, et la façon dont on vit la perte d’une personne chère dépend de multiples

variables, dont les circonstances qui entourent cette mort. D’où l’intérêt pour la Maison Monbourquette de développer un accompagnement individuel spécifiquement conçu pour les personnes endeuillées à la suite d’une mort traumatique.

Une mort traumatique, c’est la perte soudaine d’une personne chère dans des circonstances parfois horrifiantes. C’est la mort par suicide, par homicide, par accident ou simplement une mort subite causée par un anévrisme au cerveau. C’est une mort qu’on n’attendait pas, une mort qui aurait pu être évitée, une mort qui plonge les proches dans un état de désespoir profond. La mort traumatique ne permet aucune forme de préparation. Aucun au revoir n’a été possible. L’endeuillé est dévasté par cette mort soudaine et souvent hanté par des images intrusives qui l’empêchent de fonctionner. Des sentiments d’injustice, d’incompréhension, d’indignation, de colère, de vengeance, de culpabilité et de honte peuvent l’envahir. Comment continuer à vivre après un tel drame ?

Bien que chaque deuil soit unique, il existe un processus de deuil vécu par la grande majorité des personnes en deuil. Ce processus est long et souffrant, et il l’est davantage encore dans les cas de deuil suite à une mort traumatique. Bien que chaque histoire comporte ses particularités, ces types de deuils ont en commun le fait que les endeuillés ont à surmonter trois obstacles majeurs : le trauma, la stigmatisation sociale et la quête de sens. Les deuils traumatiques sont reconnus comme étant plus longs, plus complexes et plus intenses, d’où la pertinence de développer une aide
spécifiquement conçue autour des particularités vécues par ces endeuillés.

Nous souhaitons, par cet accompagnement, offrir un lieu sécuritaire dans lequel les endeuillés seront écoutés, accueillis dans leur souffrance, en confiance et non jugés. Nous espérons aussi que ce service pourra réduire la possibilité de développer un trauma ou en atténuer les effets (images intrusives par exemple), qu’il permettra l’expression de la charge émotive, brisera l’isolement et atténuera la stigmatisation sociale et peut-être même permettra d’amorcer une réflexion sur la quête de sens.

Pour que les endeuillés suite à une mort traumatique ne restent pas seuls devant la mort…

Natasha Perreault, travailleuse sociale et intervenante à la Maison Monbourquette.

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