(Winnipeg, Manitoba) – Les résultats du plus grand sondage sur le deuil jamais réalisé au Canada montrent que ce n’est généralement pas dans les mentalités de donner aux gens ce qu’ils veulent le plus lorsqu’ils sont en deuil : qu’on leur pose des questions sur leur perte. C’est l’une des principales conclusions d’une enquête nationale publiée aujourd’hui.
Le sondage a été mené en novembre et décembre 2023 par l’Alliance canadienne pour le deuil (ACD), qui dirige un projet unique en son genre – financé par Santé Canada – pour faire avancer l’éducation au deuil.
Les résultats, ainsi que le taux de participation élevé – 3874 répondants de toutes les provinces et de tous les territoires – confirment ce que les spécialistes du deuil disent depuis des années : les gens veulent parler de leur deuil.
« La proximité émotionnelle et le sentiment d’être soutenu sont essentiels pour les personnes endeuillées, note Paul Adams, coprésident de l’ACD. Or, le sondage montre que 50 % des Canadiens en deuil disent manquer de soutien. C’est regrettable, mais ce n’est pas surprenant quand on voit que l’écrasante majorité des répondants, soit 83 %, disent apprécier qu’on leur pose des questions sur leur perte. »
Selon de nombreux spécialistes du domaine, les gens sont peu enclins à poser des questions à une personne endeuillée.
« Souvent, les proches et amis d’une personne endeuillée éviteront de lui poser des questions sur sa perte, de peur de faire un faux pas ou de “ rappeler” sa perte à la personne, explique Maxxine Rattner, Ph. D., spécialiste du deuil et membre du bureau de l’ACD. En général, les gens veulent bien faire, mais à cause de cela, la personne en deuil risque de se sentir isolée et seule. Certes, les gens n’ont pas tous les mêmes besoins, mais si vous offrez gentiment votre oreille à une personne endeuillée, elle verra que vous vous souciez d’elle et elle
se sentira considérée. »
Les résultats du sondage font ressortir la nécessité impérieuse de bonifier l’offre de services d’aide au deuil et d’éducation au deuil dans l’ensemble du Canada.
Les résultats du sondage soulignent la nécessité :
- de mieux renseigner le public et les professionnels sur la perte, le deuil et les moyens d’offrir du
soutien; - d’élargir l’accès à un éventail de services pour les situations de perte liées et non liées à un décès;
- d’explorer plus en détail les expériences de deuil et les besoins des personnes :
- issues de communautés racialisées et marginalisées;
- non binaires;
- de moins de 40 ans.
On peut prendre connaissance des résultats du sondage à la lecture du sommaire.
Les résultats serviront de base à un plan d’action national sur le deuil que l’ACD présentera au ministre fédéral de la santé, Mark Holland, au printemps 2025.
Un mot sur l’Alliance canadienne pour le deuil
L’Alliance canadienne pour le deuil (ACD) réunit d’éminents spécialistes du deuil et 160 organismes nationaux et régionaux du domaine de la santé. Elle a été fondée en mai 2020 par le Portail palliatif canadien dans le but de sensibiliser la population aux impacts de la pandémie de COVID-19 sur le deuil. Depuis quatre ans, l’ACD plaide activement pour l’amélioration de l’offre de services d’aide au deuil, pour une plus grande sensibilisation du public à l’égard du deuil et pour l’octroi d’un financement dédié à la recherche sur le deuil.
Renseignements :
Nicole Harris
Solv Communications
nharris@solvcommunications.ca
Tél. : 204 470-4555
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