Au Canada, c’est par le biais d’un site internet que les personnes âgées ou vulnérables pourront désormais connaître la date de leur décès, et parfois même à une semaine près.
Mis en ligne le 5 juillet, cet outil, baptisé RESPECT, a été élaboré de façon tout à fait sérieuse par des chercheurs canadiens. L’avertissement figurant sur sa page d’accueil ferme d’ailleurs d’emblée la porte à toute notion ésotérique : «Ce calculateur ne prédit l’avenir d’aucune personne», peut-on lire.
Etabli sous forme de questionnaire scientifique, le but de ce site internet est ainsi de préparer au mieux les personnes fragiles à la mort, tout en leur délivrant les soins les plus adaptés à leur état. Les personnes âgées, ou les patients vulnérables quel que soit leur âge, peuvent connaître leur espérance de vie en trois minutes seulement, le temps de répondre à une vingtaine de questions portant sur leur état de santé ou encore la fréquence de leurs hospitalisations.
C’est à la fin du questionnaire que les patients obtiennent leur date de décès, leur résultat s’appuyant sur une base de données conséquentes de de 491.277 patients de plus de 50 ans qui ont reçu des soins à domicile en Ontario, entre 2007 et 2013. Par exemple, si le patient obtient une année d’espérance de vie, cela signifie qu’il y a autant de personnes décédées avant cette date que de personnes en vie après. L’information délivrée est donc une moyenne.
Reste que, selon ses concepteurs, «l’espérance de vie calculée (par l’outil RESPECT) peut être aussi faible que quatre semaines pour les personnes très fragiles». C’est d’ailleurs pourquoi, le site conseille notamment aux utilisateurs de discuter des résultats avec leur médecin dans le but de mettre en place un accompagnement efficace.
UN OUTIL QUI POURRAIT ÊTRE DÉCLINÉ À L’ÉTRANGER
«Lorsque nous parlons d’une population de patients plus âgés et fragiles avec des types de maladies et des limitations fonctionnelles similaires, les facteurs de risques et l’espérance de vie ne diffèrent pas beaucoup selon les pays et les populations», indique par ailleurs la docteure Amy Hsu, chercheuse au Bruyère Research Institute et professeure au département de médecine familiale de l’université d’Ottawa.
Enfin, si l’étude est basée sur des données canadiennes, elle pourrait s’avérer intéressante pour les patients français, et ce malgré la différence d’espérance de vie entre les deux pays. Quoique pour l’heure, seuls les patients canadiens peuvent accéder à l’outil.
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