« Il y a un redressement à faire », a affirmé le vérificateur général (v.g.) par intérim, Michel Samson, qui rendait public mercredi son rapport pour l’année 2013-2014. Il a rappelé que le gouvernement a dépensé 499 millions en 2011-2012 pour les soins à domicile destinés aux personnes âgées.
Dans le chapitre iv de ce rapport, le v.g. s’est penché sur la prestation des soins à domicile que chapeautent les trois centres de santé et de services sociaux (CSSS) d’Ahuntsic et Montréal-Nord, de Gatineau et du sud de Lanaudière.
Le v.g. relève que les usagers dont les besoins ne sont pas jugés « les plus prioritaires » peuvent attendre longtemps avant d’avoir accès aux services, « ce qui peut entraîner une détérioration de leur autonomie et une orientation en hébergement avant même qu’ils aient eu accès aux services ». Ainsi, au CSSS du sud de Lanaudière, les personnes qui se sont vu attribuer un niveau de priorité 2 (sur une échelle de 4, le niveau 1 étant le plus élevé) attendent en moyenne 453 jours pour obtenir des services sociaux, 896 pour des services d’ergothérapie et 991 jours pour des services de nutrition.
Les évaluations des besoins des personnes âgées ne sont souvent pas à jour : le quart d’entre elles remontent à plus d’un an. Dans 7 % des cas, elles sont inexistantes. Les plans d’intervention, dont la production est une obligation imposée par la loi, manquent au dossier une fois sur deux. Plus du tiers de ces plans datent de plus d’un an.
Le nombre d’heures moyen de services à domicile prodigués annuellement à chaque personne âgée varie considérablement : 54 heures en Outaouais, 96 heures à Montréal et 107 heures dans Lanaudière. Michel Samson n’avait pas d’explications à fournir à ce sujet, mais en 2011, la protectrice du citoyen avait constaté que des CSSS avaient « réorienté » des fonds réservés aux soins à domicile pour éponger des déficits ailleurs.
Les professionnels passent peu de temps au domicile des personnes âgées et la proportion des heures qu’ils consacrent à ces activités diffère grandement d’un CSSS à l’autre, constate le v.g. Cette proportion peut varier de 17 % à 43 % pour les soins infirmiers et de 3 % à 55 % pour les services d’ergothérapie. Il n’existe aucune norme nationale quant au nombre moyen d’interventions par type de service.
Pour le ministre de la Santé et des Services sociaux, le rapport du v.g. confirme ce qu’il observe depuis des dizaines d’années, a-t-il affirmé. L’assurance autonomie va changer la situation, a-t-il promis. « À l’heure actuelle, les gens sont à la merci du CSSS. » Dans deux ans, le v.g. ne pourra pas écrire le même rapport, a-t-il prédit. L’allocation de soutien à l’autonomie sera versée à la personne âgée à la suite d’une évaluation qui sera faite tous les ans et des standards nationaux seront introduits.
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