La solution des soins palliatifs

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Cet article a été initialement publié par Le Droit le 26 février 2022. Pour l’article original, visitez ce lien.

Par Catherine Lane, présidente du conseil d’administration de la Maison de soins palliatifs d’Ottawa
Partout au Canada, les gouvernements tentent de trouver une solution à l’escalade des coûts des soins de santé et à la pression exercée sur les ressources. Il est certain que l’Ontario s’efforce de trouver une solution à un système de soins de santé qui était déjà sous pression avant même la pandémie de COVID. Que peut faire la province pour faire face à l’augmentation des coûts et à la pénurie de capacités qui se traduit par des soins de santé en souffrance?

Les maisons de soins palliatifs ne sont qu’une petite partie de la solution : ils offrent aux patients des soins palliatifs empreints de compassion, moins coûteux que ceux dispensés par les hôpitaux et contribuent à libérer des lits d’hôpitaux. Ce devrait être évident donc, de financer largement la prestation de soins de qualité pour les personnes en fin de vie ainsi que le soutien aux proches en deuil. En d’autres mots, les hospices offrent des soins communautaires de qualité supérieure à un coût réduit.

La vérificatrice générale de l’Ontario a estimé que le coût quotidien d’un lit de soins palliatifs représente environ le tiers de celui d’un lit d’hôpital de soins de courte durée. Cependant, malgré cet avantage économique, les maisons de soins palliatifs luttent pour survivre.

Examinons la situation à Ottawa. La Maison de soins palliatifs d’Ottawa (MSPO) gère deux résidences de soins palliatifs à Ottawa – la résidence May Court dans Ottawa Sud, qui compte neuf lits et la résidence Hein House à Ruddy-Shenkman à Kanata, qui compte 12 lits – ainsi que des programmes d’action communautaire. La MSPO souhaite depuis longtemps ouvrir une troisième maison de soins palliatifs dans l’Est d’Ottawa pour aider à desservir la population francophone de la région de la capitale fédérale, mais elle n’a tout simplement pas les ressources financières pour le faire. Au lieu de cela, la MSPO doit amasser environ 2,2 millions de dollars chaque année, pour pouvoir uniquement garder les portes existantes ouvertes et les lumières allumées.

Cette situation vient du fait que le gouvernement provincial ne paie qu’environ 60% des coûts cliniques des soins. Les maisons de soins palliatifs demeurent la seule partie du système de soins de santé où des collectes de fonds sont nécessaires pour payer les infirmières et les préposés aux soins personnels. Pourtant, il semble que même la province ait reconnu la gravité de la situation en accordant l’an dernier un financement ponctuel pour venir en aide aux maisons de soins palliatifs en difficulté. Il est désormais le temps d’apporter un changement permanent à la formule de financement.

C’est le moment de la planification budgétaire en Ontario et la MSPO ainsi que Hospice Palliative Care Ontario, demandent au gouvernement d’augmenter son soutien actuel de 60% à 100% des coûts cliniques, comme il le fait pour les hôpitaux. Cette «demande» budgétaire signifierait que la province investirait 43 millions de dollars cette année, soit environ 735 000 dollars pour les deux maisons de soins palliatifs d’Ottawa. Il en résulterait un système de soins palliatifs robuste en Ontario qui non seulement survivrait, mais prospérerait.

À long terme, il permettrait d’économiser sur d’autres coûts de soins de santé. Si l’on prend une nouvelle fois la situation d’Ottawa : la MSPO estime que ses 21 lits permettent à la province d’économiser environ 4,4 millions de dollars – à condition évidemment qu’elle puisse rester en vie malgré le soutien injuste et non durable de la province.

La pandémie de COVID a attiré l’attention sur la façon dont nous traitons les personnes en fin de vie. Il est certain que les patients et les membres de leur famille apprécient beaucoup les soins palliatifs de première qualité dispensés dans un cadre familial. L’amélioration du financement des centres de soins palliatifs n’est qu’une partie de l’équation qui permettra d’améliorer l’avenir des soins de santé en Ontario. Mais il s’agit d’une partie importante qui touchera tous les Ontariens qui, un jour, se trouveront soit au chevet du patient, soit dans le lit lui-même.

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