Lisez leur histoire: Plannification préables des soins

Categories: Care.

Dian Cohen

Dian Cohen sait très bien ce que c’est que d’être aux soins intensifs, et son expérience lui a permis de réfléchir aux décisions qu’elle voudrait que d’autres prennent en son nom si elle devenait incapable de s’exprimer elle-même.

« J’ai eu un problème de santé qui m’a donné toute une frousse il y a quelque temps, explique-t-elle. À ce moment-là, je ne pensais pas à l’avenir de cette façon, mais là, avec les années, je comprends que tout ça pourrait se reproduire. C’est important de faire comprendre aux autres ce que je veux, …et ce que je ne veux pas ».

Mme Cohen est économiste, auteure et journaliste, et offre des conseils financiers depuis plus de 40 ans. Mais maintenant, elle axe davantage ses présentations sur la planification successorale, et elle encourage les gens à préparer un plan préalable de soins, non seulement pour eux-mêmes mais aussi pour donner à leurs proches et leurs amis l’assurance requise pour prendre d’importantes décisions en leur nom si cela devenait nécessaire.

« Les gens sont superstitieux, ils croient que si on en parle, ça va arriver. Mais si on n’en parle pas, comment les autres pourront-ils savoir comment nous aider? Voilà un terrible fardeau à laisser aux autres. »

 

Marjorie Goodfellow

Marjorie Goodfellow est sûre d’une chose : n’importe quoi sauf une existence d’incapacité qui n’en finit plus. Voilà pourquoi elle a préparé son plan préalable de soins, afin d’orienter ceux qui devront prendre des décisions en son nom si elle devient incapable de communiquer elle-même.

« Quand j’ai vu ma mère perdre graduellement ses capacités en raison de sa démence, j’ai réalisé à quel point il est important que quelqu’un sache ce qui nous importe en matière de soins de santé. Ma mère a pu compter sur moi, mais moi, je n’ai pas de proches immédiats, alors j’ai choisi deux de mes bons amis pour agir comme mandataires. »

Ces amis pourront ainsi prendre des décisions en son nom si elle devient incapable de communiquer ses volontés. Marjorie a donc présenté son plan préalable de soins à ses deux mandataires afin que ces derniers aient l’assurance nécessaire pour prendre les décisions qui pourraient s’imposer.

« J’ai vu plusieurs personnes mourir, dans diverses circonstances, et ça m’a aidée à comprendre ce que je veux et ce que je ne veux pas en fin de vie. Nous allons tous en arriver là à un moment ou un autre, et il est important de ne pas laisser aux autres le fardeau de prendre des décisions à l’aveugle. Nous devons tous prendre le temps de préparer notre plan et d’en parler aux autres. »

 

Ashley Horton

Infirmière aux urgences à Calgary, Ashley Horton, 26 ans, a vu de nombreuses familles faire face au décès d’un être cher. Mais une expérience touchant sa propre famille lui a fait comprendre comment ces situations de fin de vie — et les discussions les entourant — peuvent être difficiles.

« Ma mère est tombée malade très soudainement, et bien que j’avais vu tant de familles passer par là dans le passé, je n’avais jamais compris à quel point c’était une expérience épouvantable. Nous avons dû prendre beaucoup de décisions. Quand je repense à tout ça, je réalise comment il est important de planifier à l’avance et de se préparer en vue de l’avenir. »

Mme Horton utilise maintenant cette expérience pour aider les autres, offrant son soutien et sa compassion aux familles et les aidant à amorcer des discussions difficiles mais si importantes.

« Le meilleur conseil que je peux donner aux gens est de s’informer, ajoute-t-elle. Les gens doivent connaître les traitements médicaux, comprendre ce qui peut se passer en fin de vie et réfléchir à ce qui est important pour eux. Et plus important encore, ils doivent parler de tout cela à leurs proches, afin que ces derniers puissent les aider si les choses tournent mal. On se doit ça à soi-même, et à nos proches. »

 

Belinda Hannan
Je n’ai jamais vraiment pensé à ma propre mort, à la façon dont je vais mourir, comment ça pourrait se passer, et comment les gens allaient se souvenir de moi. Je ne crois pas que les jeunes de 22 ans réfléchissent à ces questions. Comme la plupart des gens dans la société, j’ai toujours évité de penser à la mort, probablement à cause de ma jeunesse et du sentiment d’invincibilité qui habite tous les jeunes comme moi. L’idée que je puisse mourir un jour a toujours été floue, quelque chose de très lointain. Peut-être est-ce une question d’idéologie médicale occidentale, mais nous croyons tous que tout peut être guéri ou qu’une intervention médicale pourra toujours préserver la vie. 

Or, il y a presque trois ans, une de mes amies a reçu un diagnostic de cancer. La jeune femme de 20 ans qui adorait danser a dû soudainement se mettre à lutter contre cette « chose » qui attaquait son corps et qui tentait de lui arracher la vie. Elle s’est débattue comme une championne et est allée en rémission. Mais quelques mois plus tard, le cancer est revenu; les traitements ne fonctionnaient plus, et elle nous a quittés l’automne dernier. Pour moi et mes amis, ça a été tout un choc. Je n’avais jamais pensé qu’elle risquait d’en arriver là. 

Pendant mon étape de deuil, j’ai été envahie par un terrible sentiment de terreur et d’angoisse. Pour plusieurs d’entre nous, moi y compris, c’était la réalisation qu’il n’y a pas d’âge pour être malade, pas d’âge pour mourir. Mon amie n’aura jamais 22 ans, elle ne finira pas ses études collégiales; elle n’ira jamais à l’université, n’achètera pas sa première voiture, ne débutera jamais sa carrière. Voilà pourtant certains des jalons de la vie auxquels on s’attend tous avant de commencer à penser à la mort. L’idée que ces étapes pourraient m’être enlevées me terrifie. La mort, c’est pour les vieux, non? Non. C’est une partie normale de la vie; elle est inévitable pour nous tous.

La mort et la fin de vie sont des sujets tabous en Occident. Terrée dans des hôpitaux stériles, la mort chez les jeunes est quasi inconcevable, quelque chose qui ne peut pas arriver, pas aux jeunes. Mais c’est faux.

Ainsi, une des façons qui m’a permis d’affronter le sujet a été de tenter de prendre en main ma propre fin de vie, notamment en amorçant une démarche de planification préalable des soins. Tout le monde va mourir, alors pourquoi ne pas s’y préparer? Il faut en parler! La mort est naturelle, tout le mode y passera. Assurez-vous que votre voix sera entendue.

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