Sans se prononcer sur le recours à l’aide médicale à mourir, question qui selon la Fédération repose sur un choix de société qui doit être fait à l’issue d’un débat large et démocratique, la FIQ aborde principalement la question de mourir dans la dignité sous l’angle des professionnelles en soins tant sur le plan de l’éthique que de la pratique.
« Les professionnelles en soins accompagnent quotidiennement les personnes en fin de vie. Leur expertise et leur expérience sont donc essentielles à prendre en compte dans le développement d’une législation entourant les soins de fin de vie », de déclarer Régine Laurent, présidente de la FIQ. D’autre part, les professionnelles en soins auront besoin de guides de pratiques et de normes déontologiques claires ainsi que d’une formation uniformisée sur le sujet précis que sont les soins de fin de vie.
Dans son mémoire déposé aujourd’hui devant la Commission, la Fédération réitère l’importance que ces soins soient financés publiquement et dispensés par des professionnel-le-s de la santé du réseau que ce soit dans les établissements, dans les maisons de soins palliatifs ou encore à domicile. La Fédération formule également le souhait que l’offre de soins palliatifs vise l’ensemble des problématiques de santé, et ce, dans tous les établissements du réseau. Pour la FIQ, il est également indispensable que ces soins de fin de vie soient dispensés dans le respect de l’intimité et de la dignité de la personne en fin de vie ainsi que de sa famille, ce qui implique, entre autres, l’accès à une chambre privée qui puisse être personnalisée et adaptée.
Ainsi, la réalisation du projet de loi nº 52 nécessitera sans l’ombre d’un doute l’injection importante de ressources publiques dans le réseau de la santé. « Dans un contexte de rationalisation des ressources, cet objectif est-il réaliste? », de questionner Mme Laurent. « Comment une professionnelle en soins peut-elle prendre le temps de bien informer, d’accompagner et de soigner quelqu’un en fin de vie, alors que son organisation du travail est inadéquate, qu’elle ne dispose pas du soutien nécessaire pour lui permettre de s’acquitter de ses tâches de façon optimale et que ses interventions sont minutées, une pratique de plus en plus fréquente dans les soins à domicile? », de soulever Michèle Boisclair, vice-présidente à la Fédération.
Ainsi, la FIQ espère que le gouvernement appuiera sa démarche sur les professionnelles en soins et fera preuve d’une réelle volonté politique en dégageant les ressources nécessaires à la mise-en-œuvre des objectifs prévus au projet de loi n⁰ 52.
À propos de la FIQ
La Fédération représente plus de 62 000 professionnelles en soins infirmiers et cardiorespiratoires, soit la grande majorité des infirmières, infirmières auxiliaires, inhalothérapeutes et perfusionnistes œuvrant dans les établissements publics québécois.
Leave a Reply