Cet article a été initialement publié par Radio-Canada ICI-Mauricie le 2 août 2022. Pour l’article original, visitez ce lien.
Les places sont rares dans les centres de soins palliatifs en Mauricie et au Centre-du-Québec, si bien que certaines personnes n’ont plus l’option de choisir l’endroit où passer leurs derniers jours.
À Drummondville, les lits sont tous occupés en ce moment à la Maison René-Verrier. « Depuis les derniers mois, je dois vous avouer qu’on a un taux d’occupation qui se chiffre à un niveau qu’on n’a jamais en huit ans d’opération », a confié Marie-Julie Tschiember, la directrice générale de la maison de soins palliatifs, en en entrevue à l’émission En direct.
« Dès qu’on a un lit qui se libère, moins de 24 heures plus tard, on fait une autre admission. »
Marie-Julie Tschiember, dg de la Maison René-Verrier et présidente de l’Alliance des maisons de soins palliatifs du Québec
Le taux d’occupation y est plus élevé qu’avant la pandémie. Auparavant, un ou deux lits étaient constamment libres, mais ce n’est plus le cas maintenant. La Maison René-Verrier compte 10 chambres privées où les gens sont accueillis gratuitement pour vivre leur fin de vie.
« C’est un droit pour tout le monde, juge Mme Tschiember. Est-ce qu’il y aura de la place lorsque vient le temps de faire l’admission, ça, c’est une autre question? »
À Trois-Rivières, le début de l’été a été plus difficile, mais la situation s’est améliorée depuis. « On a des périodes où on va peut-être avoir moins de demandes et on aura [alors] la capacité d’accueillir des résidents, puis il y a d’autres périodes de l’année […] où on va avoir un taux d’occupation de 100 % », explique la directrice générale de la Maison Albatros, Isabelle Deschênes.
Besoin de plus de lits dans les maisons de soins palliatifs?
La présidente de l’Alliance des maisons de soins palliatifs du Québec s’explique mal la situation actuelle, mais estime que le vieillissement de la population y est sans doute pour quelque chose.
Mme Tschiember croit qu’il faudra un jour envisager d’augmenter le ratio du ministère de la Santé et des Services sociaux d’un lit de soins palliatifs par 10 000 habitants.
Elle recommande par ailleurs aux gens qui tiennent à avoir une place de s’y prendre d’avance. Les maisons de soins palliatifs constatent que de plus en plus de patients attendent à la dernière minute avant de demander une place au sein de l’établissement. Selon la directrice générale de la Maison René-Verrier, certains souhaitent passer plus de temps à la maison.
La durée moyenne de séjour a donc diminué considérablement. Selon Marie-Julie Tschiember, elle est passée de quelques semaines à une dizaine de jours à la Maison René-Verrier. Le personnel est alors contraint de prodiguer des soins d’urgence plutôt qu’un ensemble de soins de confort.
« [On] ne peut pas mettre deux patients dans la même chambre. Dans une maison de soins palliatifs, ce sont des chambres privées », rappelle Mme Tschiember.
Certaines personnes sont donc parfois refusées, faute de place, ce fut notamment le cas au début de l’été à Trois-Rivières et Shawinigan. Elles sont alors référées à des services d’aide à domicile ou doivent se tourner vers les centres hospitaliers.
Le président-directeur général du Conseil pour la protection des malades, Paul Brunet, croit par ailleurs que les soins palliatifs à domicile devraient plus accessibles à la population.
« Si on augmentait le pourcentage de gens à qui on offre l’aide médicale [à mourir] ou les soins palliatifs à la maison, peut-être qu’on serait moins surchargé dans les maisons de soins palliatifs », a-t-il déclaré en entrevue à l’émission Toujours le matin.
Avec les informations de Jacob Côté
Leave a Reply